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L'activité

L'ACTIVITÉ

Définir les formes et les conditions d’une saine activité humaine constitue un thème un peu spécial dans les considérations taoïstes. De nombreuses conceptions philosophiques et métaphysiques fondamentales sont liées au sujet, celles sur la Voie en premier lieu. Évoquer ces conceptions sans en réduire ou en déformer le sens est un exercice difficile (Tao te king: Le Tao que l'on appelle "tao" n'est pas le Tao lui-même). Les notions sous-jacentes d’éthique, de morale, de culture populaire et de santé physique et mentale sont impliquées, mais aussi celles de liberté, de destinée personnelle et de nécessité.

Si maintenir le corps propre et en bonne santé est un devoir envers soi-même, le Ciel et la Terre, s’activer, « se mouvoir » convenablement est essentiellement un devoir envers l’Esprit demeurant derrière la Porte obscure. Il est cependant possible, comme sur le sujet de l’alimentation, d’exposer les principes essentiels d’une saine activité physique, au sens des fonctions biologiques de l’hygiène comportementale, selon une «voie moyenne» convenant au plus grand nombre. Cette voie moyenne reste adaptable, selon les lois de la théorie des énergies, à l’environnement et à la nécessité. Mais il n’est point vraiment sensé, pour un taoïste, de discourir (Tao te king : "Celui qui le connaît ne parle pas.") sur les effets sur la santé des activités humaines sans évoquer les définitions métaphysiques qu'ont les Gens de la Voie pour le mouvement humain. Ces définitions appréhendent "l'activité humaine", dans son ensemble, au niveau du macrocosme cosmique, et les "activités de l'homme", dans leurs diverses formes, au niveau du microcosme social, culturel, contextuel ou hygiéniste.

Le sens de l’activité se trouve dans la Voie. Ceux qui la suivent ne se perçoivent pas comme agissants, mais cela ne signifie pas qu’ils soient inopérants. Ceux qui l’ignorent se perçoivent comme actifs, mais cela ne signifie pas qu’ils soient efficients.

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Principes élémentaires de l'activité humaine :

L'énergie du corps.
Le mouvement est yang par rapport à l'immobilité, yin. Comme le corps vivant n'est jamais tout à fait yang ou yin, on peut aussi dire que l'énergie s'extériorise dans le mouvement et s'intériorise dans l'immobilité, qu'elle agit plutôt vers l'extérieur quand le yang est puissant et se manifeste plutôt intérieurement quand le yin domine. Si le corps semble passer du mouvement à l'immobilité, de l'activité au repos, l'énergie, elle, change simplement de polarité. Elle se meut vers l'extérieur dans le mouvement, vers l'intérieur dans l'immobilité. Dans les deux cas, elle est active et maintient la vie dans l'organisme. Dans le mouvement, le yin est en retrait et le yang en avant, dans l'immobilité, le yang se contracte et le yin apparait.
Il est donc inexact de dire que l'énergie elle-même est soit en mouvement, soit au repos. L'énergie du corps est comme l'énergie en œuvre dans le Ciel Postérieur, et si sa polarité, son orientation dynamique, est plus yang à certains moments et plus yin à d'autres, son activité est constante et ne s'arrête jamais. Sinon, c'est que la vie a quitté le corps !

Le physique naît de l'énergie des parents, du yang du père et du yin de la mère, lesquels actualisent ainsi l'union interactive du yin et du yang cosmiques au niveau humain. Engendrant un nouvel être humain, cette énergie se maintient après la naissance dans l'organisme, sous une forme appelée le Yuan qi, liée en particulier à l'énergie des reins et des organes de la reproduction.
Depuis la conception jusqu'après la naissance, le physique croît, se développe et se maintient grâce aux "nourritures".
- Si le Yuan qi et Jing sont épuisés, la mort survient.
- Si les nourritures sont absentes, la mort arrive.
La vie chez l'homme est donc dépendante de la présence en son organisme de ces deux formes d'énergies, l'une innée, l'autre acquise. Et son activité en tant qu'être vivant est, elle, grandement dépendante de l'état de la première et de son rapport à la seconde. Si l'une ou l'autre de ces énergies décline ou assure mal ses fonctions, le corps et l'activité sont aussitôt influencés.
Ces deux formes d'énergies vitales ont cependant des caractéristiques très différentes. Si l'on compare le fonctionnement de l'organisme en tant que système dynamique à une machine actuelle, le moteur à explosion, le Yuan qi est alors tout à la fois la batterie, le système d'allumage et le carburateur, et les nourritures sont les combustibles, essence et air.

La batterie de l'homme est chargée dès la conception, prenant ensuite la forme de l'énergie résidant dans les reins, mais sa puissance et sa qualité ne sont pas les mêmes pour tous, cela dépend des parents et aussi de leurs ascendants. L'énergie qu'elle contient ne peut, pour la plupart des hommes, ni être stoppée dans son écoulement ni être augmentée (la médecine chinoise propose cependant quelques "réparations", et certaines pratiques taoïstes beaucoup plus). Elle préside à l'énergie générale du corps en lui donnant son élan initial (l'allumage) et en orientant, en traitant les énergies acquises (les nourritures) selon son plan.
Ce plan, (pour lequel l'expression moderne "code génétique" constitue une analogie approximative mais intéressante), vise au maintien de l'intégrité du corps (instinct de conservation, processus internes de guérison et de compensation), à son développement et à sa reproduction (procréation). Cette énergie contrôle ainsi notamment les transformations issues de l'alimentation, afin de nourrir, soutenir, réparer les fonctions et tissus organiques. Quand elle est forte, on ne se repose pas longtemps et l'on guérit facilement des blessures et maladies bien traitées. Quand elle est faible, on est toujours fatigué et même avec de bons traitements, on a du mal à guérir. Avec l'âge, le Yuan qi décroît et l'énergie vitale des organes aussi. Le Yuan qi est donc bien le maître de l'activité générale, déterminant la vitalité fondamentale du corps, ses principaux caractères physiques et sa durée de vie.

Au contraire de l'énergie héritée des parents, les nourritures arrivent de l'extérieur à l'organisme. Par contre elles sont souvent disponibles en quantités pratiquement illimitées. Les nourritures sont principalement de deux sortes, toutes deux nécessaires à l'énergie du corps et à son activité. Ce sont l'alimentation et la respiration. Alors que l'alimentation est plutôt dédiée à développer et à entretenir le yin du corps, la respiration en entretien plutôt le yang.
L'alimentation se réfère au Yuan qi pour conduire les processus de transformation et d'assimilation, ce qui épuise aussi cette énergie. La respiration transmet l'énergie dite Céleste, et, bien que cette énergie entre en résonance avec certains cycles de l'énergie des organes, elle économise plutôt le Yuan qi en vitalisant directement le yang du corps et l'énergie des méridiens. Car la vie, c'est surtout de la matière "animée", et c'est le yang qui lui donne son mouvement.
Enfin, une autre forme de nourriture est ce qui se transmet à l'interne par les sens, les ressentis émotionels et les états mentaux : les couleurs, les odeurs, les sons, les idées, les "inspirations" et les influences énergétiques du milieu, de l'environnement et de la saison.
Les "nourritures" qui arrivent au corps sont donc multiples et toutes ont une influence sur son potentiel et ses formes d'activité. Les nourritures acquises apportent surtout une énergie en rapport avec le yin yang local et ses rythmes. L'activité yang, la création et le mouvement à l'extérieur, culminent au milieu du jour pour le quotidien et vers le solstice d'été pour l'année ; l'activité yin, la transformation et le mouvement intérieurs culminent au milieu de la nuit pour les journées et pendant le solstice d'hiver pour l'année. L'activité physique s'accorde donc en intensité et en durée avec les périodes de jour et de nuit au long des saisons.
L'hiver, les énergies acquises par la Terre et le Ciel dispensant peu d'énergie yang, celle qui reste dans le corps doit être protégée et économisée. Conserver et ne s'occuper que du maintien du principe vital yang est son mandat. Le mouvement et l'activité physiques sont réduits, le temps est plus à l'introspection qu'à l'action, à apprécier ce qui a été obtenu et conserver et à préparer le mouvement à venir.

Si on ne choisit pas ses parents et l'énergie qu'ils transmettent, on peut néanmoins contrôler son alimentation, sa respiration, son activité et choisir son environnement.
- Si le Yuan qi ne peut être augmenté, il peut au moins être préservé.
L'énergie générale du physique à donc un activateur, le Yuan qi, et des combustibles, les nourritures yin (solides et liquides) et yang (par la respiration), activateur et nourritures étant eux-mêmes des formes d'énergies. Que le corps soit en mouvement ou au repos, ces énergies y sont toujours actives en son sein. Celle du Yuan qi est particulièrement sollicitée ou active quand l'activité interne est forte, comme quand l'on digère, que l'on se repose de la fatigue, que l'on est malade ou encore que l'environnement est néfaste. Celles issues des nourritures sont particulièrement actives ou sollicitées quand l'on fait des efforts, quand le mouvement est à l'extérieur et qu'il est rapide (production de yang par combustion du yin).

Au niveau des énergies acquises, chez la plupart des hommes, la proportion d'énergie yang issue de l'alimentation (yin) est supérieure à celle transmise par la respiration. Comme cette énergie n'est pas disponible immédiatement, les processus de digestion, de transport et d'assimilation demandant du temps et aussi l'intervention du Yuan qi (au contraire de l'énergie transmise par la respiration), l'attitude taoïste est logiquement de développer le plus possible l'énergie issue de la respiration et d'user le moins possible de celle issue de l'alimentation. C'est aussi, toujours afin de préserver l'énergie vitale essentielle, de ne jamais faire d'efforts violents (au sens physique et mental de se forcer, de se bousculer, de faire les choses malgré soi), car la consomption interne résultante solliciterait le Yuan qi aux fins de réparation.
Certaines méthodes taoïstes de régénération et d'accroissement de l'énergie vitale vont jusqu'à promettre la fin de toute prise de nourriture matérielle ! Si cela peut sembler un idéal irréaliste à la majorité, il n'empêche que s'alimenter de façon à obtenir les plus pures énergies issues des saveurs, développer l'énergie de la respiration (puis des Centre Célestes pour l'étudiant en qi gong) afin d'accroître autant que possible son soutien à l'activité générale, ne peut être jugé que comme une attitude raisonnable.

L'activité de l'homme, l'activité de la femme.
Le mouvement de l'homme est déterminé par le yang, celui de la femme par le yin. Il convient à leurs énergies propres que l'activité de l'homme domine et transforme à, ou de, l'extérieur et que l'activité de la femme domine et transforme à, ou de, l'intérieur. Quand l'homme et la femme associent, complètent ainsi leurs mouvements, l'un et l'autre donnent, reçoivent, se favorisent mutuellement. Le résultat d'une telle harmonie s'étend au-delà du foyer, et est bénéfique à tous.
On pourrait, à la suite nombreux "penseurs", déformer le sens de cette définition du mouvement énergétique, initiant l'action de l'homme et celle de la femme. Jamais cependant les taoïstes n'ont pratiqué la discrimination, qu'elle soit sexuelle, ethnique, ou même entre espèces vivantes. Cela irait contre tous les principes issus de la philosophie taoïste sur la nature du corps et de la conscience, sur l'unicité de l'Esprit et sur la place de l'Homme dans la création. Le Tao Te King est peut-être le seul traité philosophique de l'antiquité où il n'est jamais question de prééminence morale, intellectuelle, ou sociale entre hommes et femmes. La plus grande égalité règne dans les relations entre hommes et femmes, dans les communautés taoïstes où la mixité existe. Le choix du célibat, de la vie en communauté du même sexe (monastères), ou encore dans un ermitage isolé n'est déterminé que par des considérations personnelles sur les conditions nécessaires à son propre cheminement.
Si on veut bien relire avec attention la définition des mouvements énergétiques féminin et masculin, on verra qu'à aucun moment il n'y est dit , ou suggéré, que la femme doit vivre à l'intérieur des murs du foyer et sortir le moins possible, que ce soit par pudeur, pour éviter de s'exposer à la concupiscence masculine ou même la protéger de prétendues propres pulsions innées à son sexe. Le sens de cette définition est que l'homme agit surtout à l'extérieur puis rentre, que la femme agit surtout à l'intérieur puis sort. L'homme rentre quand sa tâche est accomplie à l'extérieur, la femme sort quand sa tâche est accomplie à l'intérieur. L'homme se nourrit du yang externe céleste et de ce que la femme produit à l'intérieur, la femme se nourrit du yin interne terrestre et de ce que l'homme transforme à l'extérieur. L'homme apporte son yang à la femme, équilibrant et soutenant son yin ; la femme apporte son yin à l'homme, équilibrant et soutenant, tout en le contenant (en fait en l'orientant), son yang.
Une autre façon de définir cette relation est de dire que l'homme, nourri et régénéré par l'énergie d'un foyer dont la femme est le pôle et l'architecte, peut sortir au matin s'activer à l'extérieur. La femme, elle, sort récolter le produit du travail de l'homme, veillant ainsi à rapporter le nécessaire, puis s'active à l'intérieur. C'est une relation dynamique équilibrée qui est évoquée ainsi, pas un principe hiérarchique de préséance dans la relation de couple.
Mais le sens de cette définition est aussi que les femmes sont plus proches de l'essentiel : elles ont l'intelligence et la détermination de maintenir et de développer le processus vital. C'est dans la chaleur des foyers que naît et se perpétue la vie. Les femmes font face depuis longtemps à la phénomènale et historique faillite du genre masculin quant à la distinction de l'essentiel. En faisant parfois du développement du foyer la seule finalité du l'activité du couple, elles peuvent outrepasser leur mandat, mais on conviendra cependant qu'il est extrêmement rare que ce repliement sur le couple et le foyer soit totalement improductif ou pire encore, engendre des catastrophes humaines, à l'opposé de bien des activités masculines "extérieures".
Les femmes "savent" ce qui convient non seulement au développement du foyer et de la famille, mais aussi de la communauté. Les hommes "savent" comment l'obtenir ou l'inventent. C'est pourquoi des femmes étaient en d'autres temps (quand les hommes avaient plus de discernement) les reines souvent élues des communautés humaines, mais aussi leurs prêtresses, leurs guérisseuses et leurs intermédiaires (chamanes) auprès des autres plans de la création. Il est évident qu'à cette époque, le sens de l'activité était primordial par rapport à l'action elle-même. L'objectif était essentiel car "nécessaire", et les moyens de l'atteindre relativisés car adaptables aux circonstances et multiples.

Apparté
Voici un constat dont beaucoup de femmes attendent depuis longtemps l'évocation par les personnes suivantes : les hommes à la tête de toutes les congrégations et hiérarchies religieuses bien organisées, les responsables politiques de tous les partis, les historiens, les philosophes et les intellectuels :
Il est probablement impossible de mesurer le déficit de vie engendré par l'action masculine, tant les morts, destructions et calamités dues aux idées politiques, religieuses et sociales, initiées, développées et imposées par les hommes sont innombrables. A contrario, l'humanité ne peut ignorer que si elle s'ébat encore sur Terre, c'est parce que les femmes ont toujours su préserver, ou réussi à rétablir, les conditions minimales nécessaires à la survie du genre humain.

Commentaire
Ceux qui ont pour habitude (les travailleurs de force, les sportifs de haut niveau) d'aller au bout de leur force physique épuisent les forces vitales de leur organisme. Après chaque effort violent ou prolongé, la simple remise à niveau de l'énergie nécessaire à la seule santé et aux équilibres vitaux de l'organisme use une part importante du Yuan qi.
Si l'on essaye d'exprimer cela dans des termes acceptables pour les sciences occidentales, disons que la combustion de nombreuses cellules sanguines (transportées par les artères et les veines et produites dans les reins et la moelle épinière), de graisses et autres protéines stockées, afin de fournir l'énergie (calories) aux muscles, est ensuite compensée par la génération accélérée et forcée par la nécessité de nouvelles cellules (dont la matière est bien sûr issue de l'alimentation). L'analyse de ces cellules dans le temps révèle que leur capacité à se multiplier, c'est-à-dire à se dédoubler pour engendrer une cellule neuve, diminue avec le temps. Non seulement elles se régénèrent de moins en moins rapidement mais leur nombre décroît aussi avec le temps, car elle n'ont la capacité de se régénérer qu'un nombre limité de fois.
Des biologistes affirment que d'après leurs études, les cellules du corps semblent ne pouvoir se renouveler qu'un certain nombre de fois, et à un certain rythme. A mesure qu'elle vieillit, une cellule perd de sa vitalité et sa struture biologique s'altère. Tant qu'elle se divise, chaque nouvelle cellule fille engendrée par cette cellule mère reçoit un code de moins en moins complet. Il est facile d'imaginer les conséquences de ces processus. Cependant, toujours d'après ces chercheurs, certaines cellules parmi les plus essentielles au maintien de la vie dans le corps, seraient ainsi programmées pour un rythme de génération autorisant, pour les tissus et organes concernés, une durée de vie d'environ 120 années. D'autres cellules, comme les neurones, pourraient vivre bien plus longtemps. Simplement, les hommes atteignent rarement cet âge avancé, cela parce qu'ils modifient, par leurs comportements ou la maladie, l'application naturelle de cette programmation.
Ce genre d'analyse est finalement assez proche de certaines conceptions taoïstes, code génétique et Yuan qi exprimant tout deux le principe d'un dynamisme inné, transmis à chacun naturellement, et que l'on peut qualifier, pour reprendre une expression équivoque actuelle, mais s'appliquant bien ici, d'énergie "non renouvelable". Ainsi, pour un adepte de la théorie énergétique taoïste, dans l'analyse moderne des cellules rapportée ci-dessus, deux processus d'altération sont bien mis en évidence : celui d'une diminution de l'énergie produites par les cellules vivantes (intégrité chimique altérée diraient peut-être les biologistes) et celui de la dégradation progressive de l'énergie vitale permettant la production de cellules neuves (intégrité du code altérée pour les généticiens).

Les énergies acquises doivent soutenir et si possible préserver l'énergie vitale. L'énergie vitale est en phase yang de la conception à la maturité, en phase yin de la maturité à l'extinction de la vie. L'activité générale de l'homme suit la même courbe, augmentant avec la croissance, diminuant avec le vieillissement. C'est pourquoi il est essentiel de maintenir le yang de l'énergie vitale solide. Celle-ci réside dans les Reins, les testicules et les ovaires (organes et fonctions) et est liée au Tan Tien inférieur et aussi au point Ming Men. Le Tan Tien moyen concentre les essences pures des énergies issues de l'alimentation et de la respiration. Quand il est en plénitude, il peut soutenir l'énergie des organes et des membres.
Certaines méthodes enseignent comment reconstituer l'énergie du Tan Tien inférieur. Il s'agit généralement de concentrer ces essences dans le Tan Tien moyen, avant de les purifier par un processus interne au bout duquel l'énergie résultante est finalement transmise au centre inférieur, puis de là aux reins et aux organes sexuels. Parmi ces méthodes, certaines mettent en avant l'énergie issue de la respiration seule, d'autres fusionnent les essences les plus pures issues de l'alimentation et celles issues de la respiration, d'autres encore, plus ésotériques, transforment les énergies issues des fonctions sexuelles.

Les énergies acquises, comme l'énergie vitale innée, soutiennent l'activité selon certains rythmes propres à leur nature. La respiration transmet les énergies de plusieurs cycles cosmiques, quotidiens, mensuels, saisonniers, annuels, et plus grands encore. Ces énergies ont leurs propres rythmes. L'alimentation transmet les influx du Ciel et de la Terre au niveau local, et ces influx ont eux aussi leurs propres rythmes, ainsi que par ailleurs le processus de nutrition lui-même. La peau et les orifices supérieurs du corps sont aussi comme autant d'accès à des "nourritures", accès par lesquels les influx de l'environnement proche (le sol et le ciel locaux - les six énergies) se transmettent à l'interne. Le potentiel énergétique du corps dépend de la bonne conjonction des influx et des rythmes de toutes ces énergies avec ceux de l'énergie vitale. Quand les influx et les rythmes issus de l'alimentation, de la respiration et de l'environnement, soutiennent parfaitement l'activité, le corps se meut sans éprouver de fatigue avant longtemps. Quand les énergies ne sont pas accordées dans leurs influx et leurs rythmes, ni entre elles ni avec l'énergie vitale, le corps se fatigue, dépérit et vieillit rapidement.
Un bon moyen de juger des sources de son énergie physique et de ses orientations (des activités qu'elle engendre) est d'essayer d'estimer en soi la part qui en revient à l'alimentation, celle qui en revient à l'énergie respiratoire et celle qui en revient à l'énergie ancestrale, héréditaire.

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Principes supérieurs de l'activité humaine :

L'énergie de l'esprit.
Le corps et les énergies qui le dynamisent sont le moyen de l'activité humaine, mais est-ce seulement les énergies innées ou acquises qui soutiennent cette activité ? Non, l'énergie essentielle qui soutient l'activité, c'est avant tout l'Intention la déterminant.
La finalité de l'action définit l'intention réellement à l'œuvre.
La résultante de l'action définit la nature et les qualités de l'intention.
L'intention humaine répond à plusieurs incitateurs : le corps, le mental, l'énergie ancestrale (zhong qi) et l'Esprit Individuel ou Chen.
- L'intention est issue du corps quand l'activité n'a d'autre finalité que lui-même. Le résultat, s'il est obtenu, peut-être bon ou mauvais pour le corps, le mental et l'Esprit Individuel. Il n'est point cependant concevable que l'activité humaine est pour seule finalité de satisfaire les désirs du corps.
- L'intention est issue du mental quand l'activité est une projection. Le mental étant lui-même une sorte de projection du corps, là aussi le résultat peut être bon ou mauvais pour les trois entités considérées. Pour certaines raisons dues à la nature du mental, il leur est le plus souvent néfaste quand il est vraiment obtenu (on découvre des vaccins mais cela n'arrive pas à prévenir les maladies et détruit peu à peu les défenses naturelles, on invente de nouvelles armes pour se protèger mais on ne cherche pas comment empêcher les guerres).
- L'intention est issue de l'Esprit quand l'activité est conforme à la Voie. Quand l'Esprit Individuel est le maître de l'activité, c'est qu'il connaît ce qui en lui relève du corps, du mental, et de l'Esprit Originel Unique. Il s'accorde alors à l'Intention de ce dernier, y fonde sa motivation, et le résultat est alors toujours obtenu. Ce résultat se révèle généralement satisfaisant pour le corps et le mental, mais pas obligatoirement, et toujours très bon pour le Chen.
L'Esprit Individuel est unique. Fondamentalement issu de l'Esprit Universel Unique, il se trouve modelé par l'énergie du corps dans lequel il réside. On peut comparer cela aux rapports qu'à une personne particulière avec l'ensemble de l'espèce humaine. Chaque personne possède bien des caractères physiques uniques, la différenciant de toutes les autres, mais aussi des caractères partagés par tous, que l'on peut dire communs à l'espèce. L'Esprit Unique Universel et l'Esprit Individuel Unique, c'est un peu la même chose. Chez la plupart des hommes cependant, le Chen est masqué à la conscience, par les effets conjugués de l'impérieuse prégnance du corps, et des limitations de sa marionnette, le mental. Néanmoins, étant aussi lié à la conscience, celle-ci à le pouvoir de lui faire recouvrir sa nature véritable, et son rôle central quant à l'orientation de l'activité et à sa finalité.

Les plus hermétiques conceptions taoïstes quant à l'activité humaine se rapportent aussi à la forme de cette activité et aux conditions de son déroulement.
- Quand l'activité de l'homme s'accorde à la Voie (Tao), il ne rencontre pas d'opposition et n'a pas à lutter contre l'adversité pour achever son œuvre.
- Quand l'activité de l'homme est orientée selon la Voie, la création générale est favorisée, l'énergie vitale est augmentée et jamais diminuée.
- Quand l'activité de l'homme reflète la Voie, l'homme n'agit pas par lui-même, ni pour lui-même. L'idée d'obtenir ou de réussir lui sont étrangères.
- Enfin, quand l'activité de l'homme est une pure expression de la Voie, il réalise tout ce qu'il entreprend bien que son action soit le plus souvent imperceptible, ignorée des autres hommes.

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S'activer plus qu'il n'est nécessaire (qu'il n'est besoin pour satisfaire une vie simple), se manifester artistiquement, s'extérioriser, découvrir et inventer trouvent leur motivation dans la spontanéité créatrice.
La spontanéité créatrice née du vide, son domaine d'expression et ses moyens sont le cosmos, l'homme et son environnement.
La Conscience réalise la venue de l'Idée quand celle-ci émerge à sa surface, ou Mental, comme le lotus émerge des eaux noires de l'étang.
Si on cultive le non-être en soi, l'imagination créatrice s'y déploie.
Comment n'y aurait-il pas alors activité ?

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Dicton asiatique (à propos des croyances, mais avec aussi un rapport à l'activité) :
Il faut une carotte pour faire avancer un âne,mais il suffit de la faire imaginer à l'homme pour qu'il se mette à courir !